lundi 31 janvier 2011

Le tout pour la toux

Louis, de son lit, n'arrivant pas à s'endormir tellement il tousse:

-Maman, on dirait que quand je pense à ma toux, ça me donne le goût de pleurer...

Après quelques négociations, je réussis à le convaincre qu'un suppositoire s'avère être la solution au problème. Pourtant, j'avais préalablement fait tout ce que j'ai appris à faire (merci maman) quand mon enfant est malade: frotter sont torse, son dos et ses pieds avec du Vicks et lui mettre des bas. Donner de l'Advil. Mettre trois oreillers sous sa tête afin qu'il soit incliné. Partir l'humidificateur.

Je descends chercher le kit. Je m'imagine être à la place de Louis. Je me rappelle quand ma mère m'annonçait qu'on allait me mettre un suppositoire. L'attente était interminable. Le bruit de la boîte qui s'ouvre. L'odeur de camphre qui se répand si vite dans la maison. Ma mère qui arrive, qui allume seulement la lumière du corridor, qui applique la vaseline sur le bout du truc puis qui me dit: couche-toi sur le côté. Et je me rappelle surtout la sensation horrible de cet engin entrant difficilement dans mon corps! C'est presqu'un viol pour un enfant!

Quand j'ai discuté avec Louis pour le convaincre, je lui ai dit comme argument que je me rappelais combien cela m'arrêtait de tousser, que c'était magique. Puis il m'a répondu:

-Ouin mais maman, te faire rentrer un suppositoire aussi tu vas t'en rappeler toute ta vie tellement c'est poche!...

Il a raison. Il y a des choses dont on se rappelera toute notre vie.

jeudi 27 janvier 2011

Road story

Adolescente, je rêvais de faire un jour comme Susan Sarandon et Geena Davis dans Thelma et Louise: me faire mon propre Road Story. Mettre le jean qui me fait un cul parfait, tombant sur de belles bottes de cowboy juste assez usées, une belle chemise blanche juste assez débouttonnée pour laisser entrevoir ma craque de seins, avoir des cheveux toujours parfaits et surtout des lèvres pulpeuses à souhait! Je rêvais comme elles de partir sur un nowhere en décapotable avec une meilleure amie, laisser tout derrière, faire de chaque journée une surprise...une aventure.

Est-ce que je m'imaginais faire ça là? À 35 ans? Si oui...trop tard! Je n'ai plus de craque de seins, une liberté restreinte (je suis gentille, j'allais dire brimée!), pas de décapotable et mon destin quotidien est bien loin d'être un suspense! Chaque jour, je sais où je serai, à quelle heure, avec qui, comment, dans quel état...Je suis loin d'une tournée de shooters dans un bar du Texas pour ensuite aller me jeter en char dans le Grand Canyon!

Oui, la routine est rassurante, quand on feel cocooning, ça peut être réconfortant d'entendre crier maman sitôt que l'on glisse un pied dans la maison, de récolter le petit bec habituel de son chum, de dormir sur ses deux oreilles sans trop se soucier du trajet que l'on fera le lendemain.

Mais il y a de ces jours où je découperais le toit de ma Subaru, où je passerais chercher une amie, où j'enfilerais mes plus beaux vêtements relax et où je crirais, en appuyant sur le gaz: Bye! Bye! routine, à nous l'aventure!...

mardi 25 janvier 2011

Maudites sonnettes.

Il y a des choses dans la vie qui me gênent. En fait, les sonnettes me gênent. Je vous explique. Quand je vais me faire couper du jambon cuit au comptoir des viandes à l'épicerie, bien souvent, la préposée derrière le comptoir est affairée et ne me voit pas. Il y a une sonnette devant moi et c'est bien écrit de sonner pour service mais je m'obstine à ne pas l'utiliser, je sais pas, ça me gêne, je trouve que ça fait impatient, pressé, impoli. Je fais plutôt ceci:

1-J'attends une minute environ.
2-Je bouge, je me promène devant le comptoir pour être plus visible.
3-Parfois, je tousse ou me dérhume.
4-Puis j'y vais avec un "Madame?" poli et discret, à peine perceptible par une oreille bien lavée.
5-Finalement, j'hausse un peu le ton de la voix et lorsqu'elle se retourne, je fais un petit sourire maladroit la bouche fermée comme pour démontrer ma gêne de l'avoir interpellée.


Voyons!!! Me direz-vous. C'est vrai que je suis un peu ridicule. Pourtant, je n'ai habituellement pas de misère à m'affirmer dans la vie, mais sonner peut être parfois embarassant.

Le pire...souvenir d'adolescence...

Je prenais le bus de ville pour revenir du Cégep. Avant d'arriver à mon arrêt, je tire sur la corde pour sonner, me lève, mais là, malheur, le conducteur oublie mon arrêt et passe tout droit!!!La honte! Je n'ose pas crier, je ne peux retirer sur la corde car elle est encore activée, tout le monde du bus voit bien que je viens de manquer mon arrêt et que je ne fais rien pour réagir...

Je me rappelle avoir débarqué avant ou après mon arrêt en me joignant à d'autres personnes qui avaient sonné. Je préférais marcher quelques pas de plus plutôt que de vivre un sentiment d'échec et d'impuissance!

jeudi 20 janvier 2011

La paix.

Hier soir, deux hommes des assurances venaient nous rencontrer à 19h30. Moi, je vais prendre une marche avec Robin pour les laisser arriver. Au retour, j'enclenche tous le processus traditionnel (douche, dents, histoire) puis je vais coucher Robin. Ces temps-ci, fiston n'est pas aussitôt couché qu'il crie papaaaaaaaaaaa! ou mamannnnnnnn! pour toutes les bonnes raisons inimaginables. Nous devons donc monter 15 fois dans sa chambre pour réhabriller toutou, lui donner de l'eau, lui expliquer pourquoi la lune le suit partout, etc.

Un peu gêné par les présence de ces deux monsieurs imposants en veston-cravate, je lui dis que je dois aller rejoindre papa et écouter les intéressantes discussions et que, s'il nous crie, c'est un des monsieurs qui va monter le voir!!! (Je sais, je serais prête à n'importe quoi pour avoir la paix!)

J'ai non seulement eu la paix de mon fils mais aussi un épouvantable fou rire devant les assureurs à mon retour. J'étais trop mal à l'aise de les avoir utilisés en menace, eux qui semblaient si gentils. Je leurs ai donc avoué, et on a rigolé...faute avouée à moitié pardonnée!

vendredi 14 janvier 2011

Surprise!!!

Je jasais dernièrement avec quelqu'un (je ne dirai pas qui) qui me disait que ses connaissances qui arrivaient toujours à l'improviste chez elle, ça l'énervait et qu'elles n'arrivaient jamais dans un bon moment. Au contraire, celles qu'elle apprécierait voir arriver à tout moment ne le font jamais. Peut-être que finalement, cette personne n'aime pas les visites surprises et que si ses amis qui ne le font jamais se mettaient à la faire, ils commenceraient à l'énerver, eux aussi?!

Je connais quelqu'un en particulier qui arrivait toujours chez moi comme ça, comme un cheveu sur la soupe. Je me suis même une fois cachée au sous-sol sans respirer ni bouger quelques minutes le temps qu'il reparte! (J'avoue, c'est gênant!)


J'en viens donc à cette conclusion: je n'aime pas qu'on arrive chez moi en surprise.
L'affaire est que j'aime être prête à recevoir quand quelqu'un arrive, surtout dans ma maison. Dehors l'été, pas de problème! Mais l'hiver, ma maison est ma bulle. Si quelqu'un veut venir, qu'il m'avertisse, je veux être certaine d'avoir un bol de soupe de plus à offrir, une bière, un café de prêt. Je veux aussi qu'il n'y aie pas trop de traîneries, être arrangée sur le sens du monde, que ça sente bon, que le rouleau de papier de toilette soit plein, que les poubelles soient vides, que les lits soient bien faits, que mon four soit propre, que mes enfants soient beaux et qu'ils se taisent...finalement, appelez-moi avant de passer!!!...

dimanche 9 janvier 2011

Tire la chevillette, la bobinette cherra

Un matin, il y a quelques années, je suis à la toilette et Louis me voit opérer un tampon (c'est plus beau que de dire, me changer de tampon!) Il me regarde, l'air ahuri, et me demande:

"Maman, les tampons, est-ce que c'est pour empêcher les bébés de sortir?"

Je lui explique donc en gros la raison de la chose en trouvant cependant sa pensée bien mignonne. Si seulement c'était si simple que ça les bébés, j'en connais une couple qui tireraient sur la corde!

Dossier bouffe

Je ne sais pas pourquoi mais on dirait que depuis que j'ai eu mes 4 années de congé à cause de mes deux gars (retraits préventifs+congés de maternité), mon chum m'a naturellement délégué le dossier bouffe... sans jamais le reprendre. Au début de notre relation, faire l'épicerie ou cuisiner un repas de son propre gré ne relevaient pas de l'impossible. Maintenant, il a perdu toute initiative culinaire. Et, si je l'envoie faire l'épicerie avec une liste préétablie, il me reviendra avec du bacon fumé à l'érable au lieu du bacon ordinaire, avec des Kraft Singles minces extra-light sans gras blanches alors que j'en voulais des ordinaires oranges, bref, j'aime mieux y aller et avoir ce que je veux.

Enfin, durant les vacances de Noël, je lui dis qu'il serait agréable qu'il prenne en charge un (oui, UN!!) souper, de A à Z (on entend ici de l'épicerie sans que j'aie eu à faire de liste jusqu'à la mise en bouche).

Le soir tant attendu arrive. Je suis dans la cuisine à rouler ma pâte pour faire mes pâtés mexicains pour les semaines à venir (non, je ne suis pas capable de m'arrêter) quand je vois mon chum sortir du congélateur: rouleaux impériaux, poulet à l'ananas et poulet du Général Tao, le tout gracieuseté de la compagnie Wong Wing (ou Wing Wong, je ne sais plus). Cinq petits trous avec le bout d'un couteau sur la pellicule plastique, trois minutes trente-trois au micro-ondes et le tour est joué!

Je capote. Je me dis que n'importe quel buffet aurait fait l'affaire. Puis, je viens pour mettre mes pâtés mexicains au four: je vois une montagne de Spare Ribs que mon chum avait pris soin de faire bouillir la veille et de faire mariner toute la nuit en train de chauffer...

Merci pour LE souper chéri!

dimanche 2 janvier 2011

Nostalgie.

Dimanche, 2 janvier. Ça y est, j'ai mon post-partum après fêtes. Cette nostalgie qui s'empare de moi quand, après avoir été entourée de plein de gens que j'aime, je me retrouve seule, avec ma petite famille à moi. La maison semble vide. Plus de galettes à préparer, plus de sapin à allumer, plus de visite à s'occuper, plus de vin à acheter(ça ne saurait tarder!), juste un peu de sommeil à rattraper.

J'enfile mes raquettes. Je pars seule dans le bois derrière chez moi. Le soleil s'apprête à se coucher. J'adore cette heure où tout devient rose. Puis, je sens bouger à ma gauche. Je tourne la tête. Devant moi, un défilé de chevreuils. Ils sont majestueux, sautant tous au même endroit pour éviter une tubulure d'érablière. Un moment de pur bonheur en nature.

300 ou 350?

Soirée du 31 décembre. Autour d'une fondue, une amie qui a perdu sa mère nous confie qu'elle lui manque, ne serait-ce que pour l'avoir au bout du fil pour lui demander des questions aussi anodines que : le four, je le mets à 300 ou 350? L'eau, je la mets par-desssus la viande et les légumes ou j'en mets moins?

C'était beau et émouvant la façon dont elle verbalisait ce manque quotidien, cette présence unique que seule, une mère peut assurer.

Nombre total de pages vues