mercredi 30 novembre 2011

Cher...

Ici ce soir, le plus jeune s'applique pour la fameuse lettre au Père Noël. Armé d'une paire de ciseaux, de papier collant, d'un catalogue de jouets et d'une feuille vierge, il n'a pas eu le syndrome de la page blanche bien longtemps.

Ça se donne à coeur joie dans le découpage, dans le ruban adhésif et dans la création de besoins. Le total des prix des cadeaux demandés chiffre assez rapidement et on demande une nouvelle feuille parce qu'on manque de place sur la première.

On use ensuite de toute la concentration qu'il reste dans notre petit corps fatigué après une journée à la maternelle pour plier sur le sens du monde des feuilles pleines d'images collées et réussir à les faire entrer le tout dans l'enveloppe.

La petite langue se fait ensuite aller sur la bande collante (notez ici que c'est la partie la plus excitante dans le fait d'envoyer une lettre) puis on prend le crayon de feutre bleu (notre couleur préférée) pour écrire le traditionnel "Père Noël-Pôle Nord- HOH OHO".

Petite crisette (pléonasme!) pour finir parce que maman sourit de voir les trémas l'un sur l'autre en forme de bonhomme de neige à deux boules. Pas de ma faute! J'ai dit de faire deux boules au dessus du "e"...et la petite main naïve a été trop rapide pour que j'intervienne sur le sens des boules.

Le plus vieux, lui, lisait sa bande dessinée à côté de nous et se réjouissait d'être dans le secret des grands, à grands coups de clin d'oeil en guise de complicité...Pas certaine qu'il n'était pas nostalgique un peu, ce soir, de ne plus croire au gros bonhomme rouge et blanc!

mardi 29 novembre 2011

Un mot, 6 lettres.

Je travaillais aujourd'hui à refaire du matériel pédagogique, aidée d'un spécialiste en la matière. Je me rends donc dans l'édifice où le tout avait lieu.

Dans le bureau où on travaille, il fait un peu froid. Les néons éclairent la pièce. Tout à coup, des pleurs. De terribles cris se font entendre. Une femme, entourée (j'imagine) de ses collègues qui semblent la supporter, entre en catastrophe dans les toilettes publiques. La porte ouverte de la pièce où on travaille m'offre cette scandaleuse scène, qui me donne la chair de poule et un drôle de malaise.

Un peu plus tard, on nous informe. La femme venait d'apprendre, oh! malheur, par téléphone, ce mot de 6 lettres qui a dû lui aller droit dans le corps, dans la tête et au coeur. Ce mot de 6 lettres que je n'écrirai pas tellement il me fait peur de le lire. On lui demandait d'être à l'hôpital dans les heures qui allaient suivre pour entamer un traitement, fallait faire vite.

Maudit que la vie est cruelle.

lundi 28 novembre 2011

L'ourse sommeille en moi.

Ces temps-ci, je me sens un peu comme une grosse ourse. J'ai toujours faim, comme s'il fallait que je fasse mes réserves pour l'hiver. Le soir, je me couche en petite boule et j'aurais envie que la nuit dure encore et encore. Je me sens davantage paresseuse. Je transformerais ma maison en tanière et y passerais beaucoup de temps, à l'abri, avec les miens.

Mais l'ourse en moi ne dort pas assez, bien qu'elle se couche à des heures raisonnables. Elle ne doit pas trop succomber à ses fringales. Les nuits ne sont jamais assez longues et elle doit se lever vite, adopter sa rapidité et sa vitesse de croisière pour que tout roule, autant à la maison qu'au boulot.

Mais elle retrouve en quelque sorte sa tanière lorsque la noirceur arrive. Le doux réconfort de sa maison, des siens qui l'attendent. L'odeur d'un bon repas, les cris, les rires et les questions de ses enfants. La présence de son conjoint calme, là, tranquille. Les pantoufles qui l'attendent, près de la porte. La chaleur, l'amour, la sécurité et surtout un endroit où elle peut être simplement elle-même.

dimanche 27 novembre 2011

Sushis sans soucis...

Parce que j'ai pas envie de cuisiner. Parce que mon chum avait une commission à Québec et qu'il passait presque devant la poissonnerie. Parce que je les mérite. Parce que les enfants aiment ça. Parce qu'on est dimanche. Parce que la vie est trop courte pour s'empêcher de se faire plaisir quand on en a envie!

ITADAKIMASU!
(Traduire,"I humbly receive", c'est ce qu'on dit avant de manger au Japon. C'est ce que je dirai ce soir, avant ma première bouchée!)

samedi 26 novembre 2011

J'aime ça bien rempli!

Mon panier de fruit, vu de près.

-Kiwis pour les collations de fiston: Ils doivent être épluchés, coupés et insérés dans un petit plat avec-un-cure-dent collé-avec-du-scotch-tape-sur-le-couvercle pour les manger...chions donc!
-Clémentines pour les raisons que vous connaissez.
-Tomates pour un bon toasté aux tomates le dimanche midi: mayo, fromage, salade, jambon cuit et, évidemment, tomates.
-Bananes vertes pour le chum qui n'aime pas ça jaune.
-Limes pour faire des Gins Tonics à la visite.
-Pamplemousses et oranges (cachés en dessous avec la gousse d'ail) parce que des élèves en vendaient des caisses pour financer un voyage d'aide humanitaire. Aussi parce qu'on adore gosser notre pamplemousse à l'aide de la petite cuillère à dents prévue à cet effet. Parce que les enfants jouent les forts en "squeezant" de toutes leurs forces le pamplemousse à la fin pour vider le jus dans leur bol. Puis, ben...parce que c'est de un anti grippe!!

Premier degré

Mes élèves correspondent avec d'autres élèves. J'accompagne Dany dans la lecture de sa lettre, qu'il vient tout juste de recevoir:

"Salut Dany,

Je suis content d'avoir reçu ta lettre. Comme toi, moi aussi je suis enfant unique. J'ai 2 frères et une soeur et je vis avec mes deux parents..."

Je m'arrête, relis le début deux fois, puis me dis que le correspondant a dû se tromper, qu'il ne comprend pas le concept d'enfant unique. Puis, je clique! C'est moi qui ne suis pas vite! Être enfant unique, c'est simple: c'est être unique, en son genre!

Mignon. Pas assez habituée de voir les choses au premier degré.

vendredi 25 novembre 2011

Pas fish la mère...

Louis, après avoir mis le bout du pied dans la maison:

-Qu'est-ce qu'on mange?

-Tu peux me dire salut en premier!

-Salut, qu'est-ce qu'on mange?

-Du poisson.

Face de dédain d'un garçon de 8 ans puis:

-Il me semble que cette semaine, c'est "toutes" des affaires que j'aime pas qu'il y a pour souper!

-Pas compliqué, t'es rendu trop difficile!

Finalement, il a mangé son filet de pangasius, avec beaucoup de tapenade d'olives dessus, pour "enlever" le goût du poisson. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour avoir droit au dessert...

Oui, je sais, je suis un peu des anciennes méthodes. Mais ici, c'est comme chez moi autrefois. Si on n'a pas faim pour le plat principal, il n'y a pas de place pour un dessert non plus. Un point c'est tout.

Pas vrai que les Oreo vont remporter 1 à 0 sur le poisson!

jeudi 24 novembre 2011

Avec service, plus jamais.

Arrêt au poste d'essence ce matin. Avec service. Le goût de me gâter, comme ça. J'immobilise la voiture après avoir roulé sur le petit tuyau de caoutchouc noir en tentant le plus possible de positionner la petite porte de mon réservoir d'essence vis-à-vis le boyau. Petit tuyau de caoutchouc noir qui a dû faire résonner la cloche agressante à l'intérieur de la bâtisse.

Le Monsieur, habillé d'un manteau chaud bien ouvert et pas boutonné ou zippé, peu importe, me demande la traditionnelle question "Le plein d'ordinaire?", sourire aux lèvres, accueillant comme tout. Je réponds par l'affirmative, un peu gênée de la situation encombrante dans laquelle je viens encore une fois de me plonger, je ne me dompte pas.

Pas mieux que lui avec mon petit manteau de faux cuir parce que je vais travailler en voiture, je me retrouve à lui tenir compagnie, grelottant un peu et rentrant discrètement mes mains dans les manches de mon "coat" pendant que mon auto remplit son réservoir et me vide le porte-feuille.

Quelques mots, dollars et minutes défilent puis j'entre dans la station régler le tout en passant devant Monsieur qui me tient la porte.

J'embarque dans mon char avec la conclusion suivante: Je ne vais plus au "Avec service". Parce que je reste dehors anyway à tenir compagnie au pompiste parce que trop gênée de me faire servir. Parce que cela m'oblige à entretenir une discussion sur la météo et le prix de l'essence à 8h00 le matin avec les dents qui me claquent dans la bouche et les bouts de doigts engourdis. Et parce que moi aussi, avec le gun à essence, je suis capable d'arriver à un chiffre rond avec zéro cents sur le compteur.

Ah! Pis je vais vous dire un secret, je ne déteste pas la petite odeur d'essence qui reste sur mes mains après un plein!

mercredi 23 novembre 2011

Questions sans réponse.

Pourquoi c'est toujours moi qui...

-tombe sur le dernier carré du rouleau de papier de toilette?
-entend pleurer les enfants en premier la nuit?
-répond au téléphone quand c'est un vendeur nous offrant de venir nettoyer à rabais les tapis que nous n'avons pas?
-tombe sur la pinte de lait vide pas changée?
-décide ce qu'on va manger pour souper?
-vide le petit filtre à mousse de la sécheuse?
-transporte dans son porte-monnaie déjà trop plein, les cartes d'assurance-maladie et les cartes d'hôpital des deux enfants?
-retient par coeur sans aucun effort, les dates de fête des membres de sa belle-famille?
-constate que le sac à poubelle est dû pour être changé?
-suis toujours la première à ne plus endurer les graines et qui propose que l'on sorte la balayeuse?
-constate qu'un panier de fruit est vide lorsqu'il ne contient qu'un vieux restant de gousse d'ail en train de germer et une banane devenue noire?
-a un soudain besoin de vouloir communiquer sur "notre couple"?
-...

Autres choses à ajouter? Laissez-vous aller...Ça fait du bien!

mardi 22 novembre 2011

Ma maison un musée.

Voici ce que vous pouvez apercevoir lorsque vous entrez dans la maison chez moi, sur le mur qui suit l'escalier montant à l'étage:


Deux dessins d'artistes. Un paquebot et ses cargaisons passant près d'une bouée marine, illustré par un garçon de 8 ans inspiré lors d'un voyage cet été. Sur l'autre, notre maison très colorée, vue par un enfant de 5 ans, avec une tortue qui passe devant(?!).

Deux petits cadres de vitre ne valant pas plus de deux dollars dénichés au magasin. Un petit clou au mur. Une exposition à l'entrée de la maison.

Mais, vous me voyez venir, le plus beau dans tout ça, c'est la fierté de mes deux gars de voir leurs dessins exposés avec autre chose que de la gommette bleue sur un mur, l'endroit choisi pour y installer leurs chefs-d’œuvre, et bien sûr, les commentaires de tous ceux qui ont la chance de mettre leurs pieds sur le tapis d'entrée de notre petit musée.

Ici, on n'expose pas Klimt, Picasso ou Matisse. On expose Louis et Robin. Deux artistes uniques valant très cher à mes yeux!

Travailler l'estime, c'est un peu ça!

lundi 21 novembre 2011

Lundi matin...

Ce matin, ça se fâche ici parce qu'on aurait voulu dormir encore, parce qu'il n'y a pas encore de neige, parce qu'il n'y a pas d'éducation "fusique" à l'horaire, parce que le pot de Nutella est presque vide, parce que les jeans préférés sont au lavage, parce qu'il faut mettre les grosses bottes d'hiver même s'il n'y a pas de neige, parce qu'on n'a pas le temps d'allumer la Wii avant que le bus passe, parce qu'on aura des devoirs ce soir...

Mes gars n'auront jamais de spm...je m'en réjouis. Mais le syndrome du lundi, ils l'ont en titi!...

dimanche 20 novembre 2011

De l'amour.

Mes fils ont découché chez des amis hier soir. Robin, à son retour, m'avoue qu'il a failli pleurer quand il essayait de s'endormir chez l'ami. Juste qu'il me confie ça, j'en suis toute émue. Je l'imagine, dans le noir, la petite tête sur l'oreiller, nostalgique, pensant à moi...

Il me fait une grosse colle et me dit, avec sa petite voix rauque:

-Maman, je veux t'avoir toujours dans la vie.

C'est maintenant dans la liste des plus belles choses que je ne me suis fait dire dans la vie. Et, cette liste, elle contient en grande partie des paroles de mes enfants.

Les enfants, c'est de l'amour simple, sans filtre.

vendredi 18 novembre 2011

Récompense=fondue.

Il y a quelques minutes....

Sur le tapis roulant de la caisse à l'épicerie: une baguette fraîche (que j'utilise pour faire un séparateur entre moi et la cliente devant moi, je me trouve toujours bien drôle!), un pot de mayo 1/2 moins de gras, des champignons, du brocoli, un bouillon Canton, une brique de mozzarella.

À la boucherie: Deux paquets de viande à fondue fraîchement tranchée.

À la SAQ: Deux Pinot Noir, un Italien et un vin nouveau. (Tant qu'à y aller...)+5$ remis au jeune caissier qui portait non pas sans gêne un "pinch" qui ne lui allait pas du tout. Je l'ai trouvé mignon de rougir suite à ma question: Le "pinch", c'est pour la cause ou simplement pour le look?! Puis il m'a dit qu'il avait jusqu'à maintenant amassé 150,00$ pour le Movember. Ça valait un petit don!

Une fondue en famille bien méritée après cette semaine chargée! Bon vendredi!

jeudi 17 novembre 2011

J'ai perdu le dos...

Dans mon bain ce soir, j'ai demandé à Robin de venir me laver le dos. Armé d'une petite serviette en canard dans laquelle il peut entrer sa main pour en faire une marionnette, il m'a savonnée, puis m'a rincée en remplissant d'eau, son bateau Fisher Price.

Dommage que l'on ne soit pas assez contorsionniste pour pouvoir se jouer librement dans le dos. S'il y a une partie de mon corps que j'aimerais pouvoir masser à souhait comme je l'aime, pouvoir appuyer exactement à l'endroit où parfois j'ai mal, pouvoir nettoyer aisément tout partout au gant de crin, pouvoir gratter avec mes ongles à l'endroit exact où ça pique, c'est bien mon dos.

Malheureusement, cette partie de mon corps m'est pratiquement inaccessible. Je dois donc demander...

-Tu peux me masser de chaque bord de la colonne? J'ai mal au dos!
-Qui veut venir me laver le dos?
-Tu peux me gratter, non, pas là, plus à gauche, non, plus haut, euh...plus à droite, ha....là, ok, gratte fort!
-On se fait un massage? (Lire ici: Ça me tente de me faire masser, mais pas de masser en retour!)

Je regrette un peu que cette si grande superficie corporelle ne soit pas à portée de mains. Mais le corps est bien fait. C'est peut-être mieux de ne rien faire et de se laisser faire quand quelqu'un prend soin de cette partie de notre corps si importante, si imposante.

Pour une fois qu'on peut aimer se faire jouer dans le dos...aussi bien en profiter!

mercredi 16 novembre 2011

La morale de l'histoire.

Je débute souvent mes cours de français par la lecture d'une petite fable philosophique à mes élèves. Pour les amener à penser plus loin que le bout de leur nez, pour qu'ils apprennent à se questionner, pour les faire cheminer personnellement et parce que, se faire lire une histoire, c'est toujours agréable.

La dernière racontait l'histoire d'un hippopotame qui traverse un lac. En plein milieu, il perd son oeil. Il s'énerve, et se met à le chercher non pas sans paniquer. Il remue l'eau de chaque côté avec ses grosses pattes et ne voit plus le fond de l'eau à cause de la boue formée par toute son excitation. Un corbeau passe et lui propose de se calmer. L'hippopotame obéit puis, trouve juste devant ses pieds, son oeil, qu'on voit briller à travers l'eau calme.

On discute un peu de la morale de l'histoire, on fait nos philosophes.

Le lendemain, comme je viens pour quitter la classe, je ne trouve plus mes clés. Un élève (mon plus flâneur) allait quitter lentement le local quand il me voit m'énerver et paniquer. Puis il me dit, tout tranquillement:

-Michèle, ne fais pas l'hippopotame. Pense à quand tu les as prises la dernière fois, dans ta tête. Refais ton chemin.

Après avoir écouté son conseil, je fis le trajet que j'avais fait en entrant dans la classe et trouvai mes clés...

Bien que mon bonheur résida dans ma trouvaille, j'éprouvai cette journée-là une certaine joie de constater que mes petites fables anodines en début de cours faisaient leur chemin chez mes jeunes auditeurs...

mardi 15 novembre 2011

À la soupe!!!

Ce soir, nous mangions en entrée un bol de soupe aux légumes que j'avais faite. Pour faire joli et bon, j'y ai mis des petites nouilles Alphabets. Vous ne vous demandez pas à quoi ressemblaient les discussions pendant la soupe.

-Robin as-tu un L?
-Oui Louis, mais échange-moi le contre un R.
-Aïe Robin, t'as deux O, donne-moi s'en un!
-Louis! Je veux un N, mais j'en trouve pas.
-T'as qu'à manger la patte d'un M Robin!
-Hein! Je vais prendre un O pour faire le point de mon I minuscule!
-...

Ce que vous ne savez pas, c'est que lorsque les lettres sortent de la soupe à base de tomates, elles se retrouvent sur les beaux napperons verts en tissu. Les tissus deviennent donc verts et rouges...avec des nouilles cuites "taponnées" dessus. Et il y a deux parents autour de la table qui ont englouti leur soupe pendant que leur progéniture s'amusait avec le contenu de cette dernière.

Je laisse mon côté propreté de côté (bien dit!) et laisse la pédagogue en moi prendre le dessus. Jouer avec des lettres, c'est du français. Je me tais et souris, pas longtemps.

Mon chum s'impatiente. À table, on ne joue pas. Et les napperons, c'est pour éviter un dégât, pas pour nous aider à en créer un.

Dans la prochaine soupe, je mettrai des vermicelles, des étoiles ou des spaghettis coupés. Ce sera moins pédagogique et moins salaud. N'empêche que ce soir, Robin a appris à faire un N en mangeant la patte du M. C'est pas rien non?

lundi 14 novembre 2011

Petit billet inspiré d'un tricot.

J'ai une tante qui tricote. Ma marraine est décédée et il lui restait plein de balles de laine. Ma tante qui tricote a ramassé le tout et a fait, à temps perdu, avec amour, un jeté pour moi, en souvenir. Un cadeau avec une valeur inestimable. Quelque chose fait à la main. Du temps, de l'énergie, de la patience et la maîtrise d'un art qui pour moi s'est révélé être du chinois. Je ne suis pas bonne avec les broches. Ou les broches ne sont pas bonnes avec moi.

Je suis allée chercher mon cadeau chez elle un matin tôt avant le travail. Il devait être 7h45. Elle m'a accueillie en robe de chambre, avec des cheveux plus beaux que les miens. Une ancienne coiffeuse, ça ne néglige jamais sa mise en plis! Sa viande pour ses pâtés du temps des fêtes chauffait sur le rond. Elle n'avait pas encore commencé son mot croisé quotidien dans le journal. J'ai été jalouse, l'espace d'un moment, de réaliser que chacune de ses journées lui appartenait. Je serais bien restée à popoter et à potiner avec elle, plutôt que d'aller bosser.

Depuis ce jour, le jeté couvre ma chaise berçante dans le salon. Et les enfants se chicanent pour s'y installer.

Ce soir, c'est mon portable que j'ai transporté pour pouvoir profiter de ce cadeau coloré. Je suis bien, confortable et je rêve du jour où un matin, pendant la cuisson de la viande pour mes pâtés, je ferai tranquillement mon mot croisé avec une mise en plis digne d'une coiffeuse retraitée!

dimanche 13 novembre 2011

Premier bonhomme.


-Youppi! Il neige!! Criaient les enfants en courant comme des fous dans la maison.

J'ai vécu un peu l'ambiance qu'il y avait chez moi, quand j'avais 5 ans.

Je sors bottes d'hiver, habits, mitaines et pense vraiment avoir la paix pour un bon bout de temps.

Quelques minutes passent et les enfants ont eu le temps de venir quêter à la porte, un foulard, une carotte et une nouvelle paire de mitaines sèches pour leurs petites mains toutes mouillées.

À voir la photo, vous comprendrez que les enfants n'ont pas besoin de beaucoup de neige au sol pour faire un bonhomme. Et, les chanceux, ils n'ont pas besoin de grand chose pour être heureux.

samedi 12 novembre 2011

Pas envie d'avoir envie.

Hier, j'ai trouvé mon sujet de billet en allant aux toilettes au centre d'achats. À trop vouloir que je ne touche à rien pour ne pas avoir de microbes, ils finissent par me rendre agressive. "Ils", ce sont ceux qui s'occupent d'apporter les "nouvelles technologies antibactériennes" dans les salles de bain publiques.

J'en ai marre d'être en train de faire pipi et que le toilette "flushe" soudainement sans m'avertir alors que je n'ai même pas terminé. Insultant de l'eau de toilette jaune qui tente de t'arroser le postérieur.

J'en ai marre qu'on dose ma quantité de savon. Je n'aime pas passer ma petite main ouverte et attendre que le distributeur fasse ma job. D'abord, il n'y en a jamais assez (à moins que j'en mette trop?) et du savon-mousse, ça ne lave pas bien. J'ai pas l'impression que mes mains sont propres après cette étape.

Et le fameux séchoir à main Xlerator, qui, bien qu'il fasse la job hyper vite, te donne l'impression que la peau des mains va se retrouver dans ta face. En plus, il est extra bruyant donc très agressant.

Même s'ils tentent de tout aseptiser, les trois quarts du temps, tu dois anyway ouvrir en touchant avec tes mains la porte des fameuses salles de bain.

Moi, bien avant de travailler les microbes, je travaillerais sur l'intimité de ces toilettes: ne pas voir les pieds de la personne à côté, ne pas voir un peu la personne à travers la petite fente de la porte et, mettre un peu de musique juste assez forte pour pas qu'on entende tous les petits bruits lorsqu'on tente de faire publiquement pipi ou, pire, caca. Pour l'hygiène, je suis capable de m'en occuper comme une grande.

jeudi 10 novembre 2011

Auto critique.

Il est là derrière. Comme une menace. Collé. Dans ma bulle. Dans ma sécurité. M'embarquant quasiment dessus dès les lignes jaunes pointillées pour voir s'il a le temps de dépasser avant la voiture qui s'en vient en sens inverse.

Idiot. Ne tenant pas à la vie. Risquant la sienne mais surtout celle des autres. Pour sauver au bout du compte...une minute? Ou deux? C'est prouvé.

Et moi je ralentis, pour le laisser me dépasser. Pour retrouver ma tranquillité. Parce qu'il est pressé. Parce que je tiens à ma vie.

"Parce qu'il y a les autres, ralentissez." qu'il est écrit sur les panneaux de la SAAQ. Ce message, il est pour qui? Pour les prudents ou pour les insignifiants?

N.B. L'utilisation de la forme masculine dans ce billet a été utilisée pour alléger le texte.

mercredi 9 novembre 2011

Y a pas de faute à faire des fautes!

Il y a des personnes de ce monde qui prétendent faire des fautes (de français) sous prétexte qu'elles écrivent vite. Vous en connaissez? Moi, oui. Mais je ne les crois pas.

-Ah! Regarde pas les fautes, j'ai écrit ça vite!

-Corrige-moi pas, je vais me relire et le faire plus tard, je ne pensais pas aux fautes!

Ben voyons donc! Selon moi, en français, que t'écrives vite ou pas, que tu y penses ou pas, tu l'as ou tu ne l'as pas!

C'est comme quelqu'un qui te manquerait de respect et qui te dirait:

-Attention, je vais te manquer de respect là mais fais-toi s'en pas, je vais m'excuser après, là, je ne pense pas avant de parler!

Que ce soit une note laissée sur le comptoir sur un bout de papier déchiré pour dire à mon chum de mettre le four à 350 en arrivant, un mail envoyé sur-le-champ pour faire parvenir rapidement une réponse, un mot écrit au parent d'un élève ou un une petite carte de remerciement à une amie pour x raison, je vais écrire de la même façon.

Les pluriels auront leurs marques, les adjectifs seront accordés en genre et en nombre, les participes passés bien pensés, les points seront suivis de majuscules et les mots dont je doute l'orthographe auront été cherchés dans le dictionnaire. Le tout, pour ne pas faire honte à ma langue écrite et pour que ça me ressemble un peu.

Ne prétextez pas la vitesse pour pardonner vos fautes. Ne dit-on pas: Faute avouée à moitié pardonnée? Et c'est sur-le-champ votre égo qui sera soulagé de s'avouer un peu nul avec les mots...

mardi 8 novembre 2011

Pipi, caca, poils...

Avant de partir faire un tour de vélo:

-Robin, as-tu fait ton pipi?

-Oui, je l'ai fait pendant mon caca tantôt!

Louis, de retour des toilettes:

-Maman, ma crotte était en forme de g minuscule!!! Euh...non, de j minuscule, je me suis trompé!

(Ouin, par chance qu'il a changé de lettre, je le trouvais contorsionniste du derrière!)

Robin, soucieux de l'environnement:

-Maman, je n'ai pris que deux carrés de papier pour m'essuyer mais il y a un peu de brun au bout de mon doigt!

...

lundi 7 novembre 2011

L'anti guide.

Je ne sais pas si c'est parce que je viens de Vénus, parce que je n'ai pas le cerveau droit assez développé ou bien parce que je n'ai pas ça dans le sang, mais je déteste le genre de truc qu'il y a sur l'image, à votre droite.

Je vous explique. Je me suis acheté une montre qui calcule un tas de choses pour mon jogging. Toute énervée à la réception de mon nouvel engin "techno", j'ouvre la boîte en prenant soin de garder les petites bulles à crever pour les gars et tente d'installer le tout.

Dans la boîte, deux beaux livrets d'instruction. Juste les regarder me donne des boutons. J'ai horreur des guides, manuels, feuillets pour m'expliquer "Comment ça marche". Je voudrais tout savoir, tout de suite.

Je prends une grande respiration et tente de passer à travers les premières indications sans perdre patience...

Finalement, non pas sans dire des gros mots (j'ai le droit, j'étais seule) j'ai réussi, à tâtons. La meilleure façon pour moi. Y aller sur le tas, pour ne pas dire à la botche. Ça m'a sûrement pris plus de temps que si j'avais exécuté dans l'ordre les 10 pages du petit feuillet. Mais un petit guide, des instructions, c'est pas pour moi.

dimanche 6 novembre 2011

Ajustements.

Hier, avant de me coucher, je recule tous les cadrans de la maison. Je savoure secrètement cette petite heure de plus qui m'est offerte. Et c'est là que ça commence...

Ce matin, au réveil: 7h00. C'est tôt pour un dimanche. Mais, ne ne peux m'empêcher de penser que dans le fond, il est comme 8h00, ah, ok, heure plus normale.

À 11h00, les enfants auront faim, ne s'endureront plus. Ah, normal, il serait midi.

Ce soir, vers 9h00, les yeux me fermeront tous seuls. Ouin, c'est vrai, il est plutôt 10h00, on a déjoué le temps...

Et ce sera comme ça pendant quelques jours. Un tour de l'horloge pour une aiguille, c'est pas grand chose. En fait, 11 tours par en avant parce que je ne voulais pas aller à l'encontre du mécanisme et abîmer les précieuses aiguilles.

Un mouvement pour des aiguilles, c'est pas si pire, disais-je donc. Mais pour nous, les humains, reculer d'une heure, c'est tout un changement, une grande adaptation.

On va se réajuster. On va apprécier ou regretter. Se lever avec les rayons du soleil qui tentent d'entrer dans la chambre le matin, ce sera apprécié. Rentrer du boulot à la noirceur, ce sera moins gai.

Bon changement d'heure à vous et contente de vous écrire ce matin à 7h32, fraîche et dispose avec devant moi, une journée plus longue mais le même nombre d'heures de sommeil.

samedi 5 novembre 2011

"In", les clémentines!

Enfin, elles sont arrivées. Elles figurent maintenant au premier plan à l'entrée des supermarchés. Des caisses pleines de ce petit fruit que l'on prend plaisir à appeler "bonbon de Noël", pas mal plus santé que le bonbon d'Halloween.

Oui, les clémentines et leur parfum sucré sentent Noël. Ça me rappelle ce petit sent-bon que l'on avait bricolé au primaire pour nos parents, formé de pelures de clémentines emballées dans un mouchoir coloré. Un cadeau de Noël que maman ou papa pouvaient placer dans leur tiroir de bas, de bobettes, selon le goût.

Que ce soit pour faire un concours en tentant de lui enlever toute la pelure d'un seul bout, pour faire des faces de bonhommes avec ses cosses ou pour s'en mettre des morceaux entre les dents et les lèvres afin d'avoir l'air un peu difforme de la bouche (l'incontournable joke rigolote), cette petite boule orange pleine de vitamine a la cote ici.

Les meilleures restent à venir. Elles commencent. Dans quelques semaines, elle seront sucrées et juteuses à souhait. En attendant, on prend plaisir à grimacer quand on tombe sur une plus surette, on espère les pas-de-noyau et on ne limite pas les enfants qui sont les plus heureux de pouvoir en manger le nombre qu'ils veulent avant le repas!

Ah! J'oubliais! Et on se trouve un petit "spot" dans la maison pour y apposer tous les petits collants noirs losanges Maroc...

vendredi 4 novembre 2011

À l'envers.

Je me lève ce matin, tôt comme à l'habitude. Les enfants ont congé, c'est pédago. Je marche sur la pointe des pieds mais semble passer aux cinq uniques endroits où le plancher craque. Vous savez quand vous ne voulez pas faire de bruit que vous faites si attention que vous échappez la bouteille de mousse, éternuez soudainement en rafale et que, finalement, vous entendez: Maman???

Robin se lève et descend me rejoindre dans la salle de bain, tout habillé, pyjama dans les mains.

-Robin!!! Tu pouvais rester en pyjama, tu ne vas pas à l'école!

Trop tard, il est debout, bien réveillé. Louis descend les marches à son tour et met une rôtie dans le grille-pain, affamé. Mon fils, bien sûr, pas le grille-pain.

Bordel. Chaque matin d'école, je dois aller les brasser, leur dire de nombreuses fois de se lever, tirer sur leurs couvertures et les sortir hors du lit. Les weekends et les jours de congé, ils se lèvent bien souvent avant moi et font tout ce qu'ils ne doivent pas faire: s'habiller en vitesse, déjeuner sans perdre de temps et, beaucoup de bruit.

C'est comme ça un enfant. C'est un peu à l'envers. À l'encontre de ce qu'il faut faire. Seul, l'amour qu'on se porte réciproquement va dans le même sens. Et c'est le plus important.

mercredi 2 novembre 2011

Le bonheur est dans les pâtes.

Vive les tortellini aux trois fromages. Vive le pesto. Vive le parmesan et le poivre noir sorti directement de ma poivrière Peugeot. Vive un restant de baguette dans le congélateur. Vive le beurre dur sur un bout de pain chaud. Vive les minis barres de chocolat pigées dans les sacs d'Halloween des enfants. Vive un bon grand verre de lait froid 2%. Vive les soupers pas compliqués et démesurément appréciés. Vive le chum qui fait la vaisselle parce que c'est moi qui me suis "tapé" toute la confection du souper...

-Yé! Des tortellinis, s'exclamèrent-ils en coeur.

-Bon appétit! Merci maman!

Un petit bonheur vite fait en ce mercredi bien ordinaire.

mardi 1 novembre 2011

Repeat.

Me semble que je passe mes journées à répéter.

Répéter aux enfants de sortir du lit, de s'habiller, leur demander 10 fois: "toast ou bagel" ???avant d'avoir une vraie réponse, rappeler d'aller brosser les dents. Mentionner 15 fois qu'ils vont manquer l'autobus s'ils ne se grouillent pas...

Répéter au chum que c'est lui qui passe acheter du lait. Lui redire que c'est moi qui irai chercher les enfants. Lui rappeler de ne rien se prendre jeudi car j'ai un 4 à 7...Lui dire une troisième fois avant de quitter de mettre les draps dans la sécheuse quand la laveuse a terminé, sinon, ils sentiront l'humidité...

Rappeler des consignes aux élèves. Répéter des explications. Redire de faire ou ne pas faire tel numéro. Rappeler qu'au prochain avertissement, c'est terminé...

Répéter une phrase que je viens de dire parce que j'ai (encore!) parlé trop vite et qu'on ne m'a pas comprise. Répéter un numéro de téléphone dans ma tête pour ne pas l'oublier. Chanter un même refrain 5 fois en même temps que la chanson passe à la radio.

Je ne répèterai pas 15 fois de suite aux enfants que je les aime. Je ne dirai pas 5 mercis au chum d'être là avant de quitter, après le bec matinal de bonne journée. Je ne féliciterai pas chaque bon coup des élèves. Je ne me dirai pas que je suis bonne, que je suis fine, que je suis capable. Oh non! Pour ça, je ménage mes mots.

Dès demain, je tente de me concentrer sur ce qui va plutôt que sur ce qui cloche. Je souligne les efforts plutôt que les manques. Je me félicite plutôt que de me dénigrer.

Je suis certaine que ça me fatiguera moins et que tout ira un peu plus rondement...

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