
Vous rappelez-vous ces moments embarrassants où, au primaire, on vous a un jour parlé puberté, acné, menstruations, sexualité, transformations, poils (..)?
Ces cours où, dans la classe, visages rouges, fous rires, yeux baissés, non-dits fusaient de tous bords tous côtés?
Ces jours où vous avez eu à garder votre sérieux en entendant pour la première fois, en présence des amis de la classe, les mots vulve, pénis, scrotum, seins, testicules (...) prononcés maladroitement par votre prof ou l'infirmière de l'école?
Ces jours-ci, je revis un peu ces drôles de souvenirs. Puisque les cours de sexualité ont été abolis et qu'il revient un peu "à tout le personnel scolaire" de voir à l'éducation sexuelle de nos jeunes (pas super, j'en conviens, car on sait que quand c'est l'affaire de tous, c'est souvent l'affaire de personne), j'aborde LE sujet avec mes élèves.
Lorsque nous discutons ensemble des hauts et des bas de l'adolescence et de tout ce que cette perturbante période peut engendrer, je vous jure, j'ai aucun problème d'attention. Tous écoutent, s’intéressent, s'interrogent, posent des questions, semblent réjouis que l'on mette ensemble des mots sur ces grands tabous. Sur ce qu'on ne leur dit pas parce qu'ils sont supposés savoir, qu'ils ne savent pas vraiment, finalement.
On a beau être en 2012, full techno, full cools avec nos enfants, l'adolescence, ça se vit un peu secrètement. Quand ton prof de tous les jours te raconte son choc à la vue de son premier poil aux aisselles à 13 ans, te montre de quoi a l'air une serviette sanitaire ou un tampon, te confirme que ça peut être tout à fait normal de ne pas être super à l'aise avec les transformations de ton corps, ça doit être un peu rassurant.
Je sens que ces cours sont en quelque sorte un soulagement pour mes élèves...et deviennent un peu une partie de plaisir quand, par exemple, un d'entre eux me répond naïvement que les "monstruations", c'est quand les femmes se transforment en monstres!...Pas tout à fait faux!!!