
Je jasais dernièrement avec une collègue de travail de l'amitié. Elle me disait qu'elle s'était fait une nouvelle amie avec qui elle s'entendait bien, que ça avait cliqué, qu'elles avaient plein de points en commun. Puis elle me révèle qu'elle trouve plus difficile, quand on vieillit, de se faire de nouveaux amis. Je suis de son avis.
Elle est bien loin l'époque où, sur un bout de papier, on retrouvait la question: "Veux-tu être mon ami?" avec un endroit pour cocher oui ou non.
Il est aussi loin ce temps où, au parc, à la plage, sur le terrain de camping, à l'école, on commençait sans gêne et sans inhibition à jouer avec une nouvelle personne. Pas de barrières, pas d'hésitations, pas de questionnements, on se demandait notre nom puis on échangeait ballons, chaudières, pelles, bonbons et on devenait copains. Le bon vieux temps.
Nos goûts changent. Nos vies prennent des tangentes différentes. On se voit moins. On a moins de temps ou moins envie. On s'oublie. On épure nos relations, on perd des amis.
On est plus gêné, on a un passé, on a des obligations, on a moins d'occasions, on est plus sélectif, on choisit, on n'ose pas, on reste seul.
Des amis, ça ne court pas les rues, bien que, semble-t-il, on en retrouve chez Jean Coutu.
Il faut savoir comment les conserver ou, si on en veut des nouveaux, savoir se laisser apprivoiser et donner un peu de nous.
Je n'ai pas des tonnes d'amis. Mais ceux que j'ai, j'essaie de bien les aimer.