
-C'est pas grave maman! Raconte une histoire de ta tête!
Ouf! Moi qui pensais m'en être sauvée, me voilà devant la lourde de tâche, en ce lundi soir où je suis tout particulièrement vidée et fatiguée, d'inventer une histoire.
J'ai la tête pleine d'histoires plates déjà racontées et vide d'histoires merveilleuses qui pourraient les intéresser. Plus petits, les gars buvaient mes paroles, que l'histoire soit logique, intéressante, excitante ou pas. Maintenant, ils sont difficiles. Ça prend un bon sujet amené, des péripéties, un dénouement et une belle conclusion.
-C'est l'histoire d'un gars qui s'en va se promener dans le bois...
-Ah non! Pas encore dans le bois! Tu l'as racontée l'autre soir!
En plus, ils se permettent d'être difficiles et de refuser mon récit.
Alors ce soir, il y en a eu une belle histoire. L'histoire de deux gars trop fatigués et trop sélectifs pour écouter un récit trop plate d'une mère avec le syndrome de la page blanche.
Bonne nuit. Beaux becs. Imaginez l'histoire que vous voulez, maman, elle, elle s'en va lire son roman et déconnecter.