jeudi 22 novembre 2012

Le cours qui pogne.

Vous rappelez-vous ces moments embarrassants où, au primaire, on vous a un jour parlé puberté, acné, menstruations, sexualité, transformations, poils (..)?

Ces cours où, dans la classe, visages rouges, fous rires, yeux baissés, non-dits fusaient de tous bords tous côtés?

Ces jours où vous avez eu à garder votre sérieux en entendant pour la première fois, en présence des amis de la classe, les mots vulve, pénis, scrotum, seins, testicules (...) prononcés maladroitement par votre prof ou l'infirmière de l'école?

Ces jours-ci, je revis un peu ces drôles de souvenirs. Puisque les cours de sexualité ont été abolis et qu'il revient un peu "à tout le personnel scolaire" de voir à l'éducation sexuelle de nos jeunes (pas super, j'en conviens, car on sait que quand c'est l'affaire de tous, c'est souvent l'affaire de personne), j'aborde LE sujet avec mes élèves.

Lorsque nous discutons ensemble des hauts et des bas de l'adolescence et de tout ce que cette perturbante période peut engendrer, je vous jure, j'ai aucun problème d'attention. Tous écoutent, s’intéressent, s'interrogent, posent des questions, semblent réjouis que l'on mette ensemble des mots sur ces grands tabous. Sur ce qu'on ne leur dit pas parce qu'ils sont supposés savoir, qu'ils ne savent pas vraiment, finalement. 

On a beau être en 2012, full techno, full cools avec nos enfants, l'adolescence, ça se vit un peu secrètement.  Quand ton prof de tous les jours te raconte son choc à la vue de son premier poil aux aisselles à 13 ans, te montre de quoi a l'air une serviette sanitaire ou un tampon, te confirme que ça peut être tout à fait normal de ne pas être super à l'aise avec les transformations de ton corps, ça doit être un peu rassurant.

Je sens que ces cours sont en quelque sorte un soulagement pour mes élèves...et deviennent un peu une partie de plaisir quand, par exemple, un d'entre eux me répond naïvement que les "monstruations", c'est quand les femmes se transforment en monstres!...Pas tout à fait faux!!!




14 commentaires:

  1. ouais l'affaire des autres et des parents .... je me demande vraiment ou on s'en va ...

    Entendu voilà 1 mois dans la bibliothèque de l'école (J'y suis bénévole)de la part d'un petit garçon dans une classe des 2 ième année :

    Regarde pas ce livre que le petit dit à un autre (c'était un livre sur le corps) tu vas allé en enfer ... oufffffff!!!! 7 ans ...

    Mes enfants ne savent même pas c'est quoi l'enfer ... Merci à des profs comme toi qui prennent le temps de bien éduqué les enfants sur les propos qui ne le sont pas à la maison ....!

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  2. J'aurais aimé avoir un prof comme ça! ;)

    "Dans mon temps", c'étaient les cours de FPS et le prof en question était aussi rouge et déstabilisé que les élèves, ce qui nous rendait tout aussi à l'aise! :-S J'ai vécu assez difficilement mon adolescence et je me suis toujours dit que j'allais répondre aux questions de mes enfants. Je ne serai pas meilleure que personne, je vais juste leur éviter l'espèce de flou dans lequel je me suis retrouvée!

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  3. Tu as donc bien des élèves intéressants toi!
    À moins que tu t'y intéresses tellement qu'ils se livrent avec candeur et abandon. Comme j'aurais moi aussi, aimé avoir un prof comme toi!
    J'en ai eu remarque et je pense encore à eux, après tout ce temps!
    :)
    Petite anecdote...
    Quand mon fils était en 2e secondaire. Son prof de math à qui incombait la tâche de parler sexualité a expliqué aux jeunes combien il pouvait être intimidant de se dévêtir la première fois devant quelqu'un... Que lui dans ce temps-là... Il ouvrait une bonne bouteille de vin et que ça dégênait!
    Ouf!
    La sexologue en moi a sursauté.
    La mère en moi?
    Scandalisée de voir qu'un enseignant, j'imagine aussi mal à l'aise que les ados full hormones devant lui, ne pense pas qu'ils n'ont même pas l'âge pour l'alcool!!!
    J'ai pensé à tous ces ados de retour à la maison, qui n'ont pu en parler avec leurs parents, et j'ai été heureuse que mon fils se sente à l'aise d'ouvrir la discussion avec moi!
    Pas toujours facile d'être prof et toujours adéquat!
    Parfois y'a des échappés!
    Pour en avoir rediscuté avec le prof ensuite, j'ai bien vu qu'il voulait juste signifier que tout le monde peut être intimidé, même adulte...
    Fin de l'anecdote!
    :)

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  4. Je n'ai pas eu ce cours lorsque j'allais à l'école.J'ai un peu plus de cinquante ans et j'ai eu plusieurs religieuses qui m'ont enseignées alors pour les cours de sexualité on repassera.Par contre ma mère était assez ouverte pour en jaser.Elle avait des bons livres (pour le temps)qu'elle me prêtaient.J'apprends en te lisant que ce cours est donné par le personnel scolaire.Je suis surprise car je croyais que c'était donné par une sexologue où une infirmière.Ce ne doit pas être tous les professeurs qui se sentent à l'aise avec ça.Tes élèves sont chanceux de t'avoir.Bonne fin de semaine Michèle!

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  5. C'est tellement vrai que c'est un peu "tabou" cette affaire là alors que c'est tellement normal ! Et de nos jours, on a un peu l'impression qu'avec la quantité d'informations à laquelle les jeunes ont accès, nous ne sommes pas toujours certains de ce qu'ils savent ou pas. Le pire étant que ce qu'ils savent n'est pas toujours juste et bien souvent bourré de stéréotypes ! Malaises, malaises, malaises ! Chapeau à toi ! Tes élèves sont bien chanceux de t'avoir comme prof !

    Marie

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  6. Je me rappelle d'un cours d'écologie, vers secondaire 2, où le prof avait suggéré la "masturbation mutuelle" au lieu d'une relation complète afin d'éviter les grossesses et les mts... Le malaise, toi! On aurait entendu une mouche voler tellement c'était silencieux dans la classe. Ha Ha!

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    1. Je n'arrête pas de penser à ton petit mot ici depuis que je l'ai lu!
      Je pense que j'aurais été tellement hilare ou mal à l'aise ou rouge tomate, d'avoir un prof qui propose ce genre de chose...

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    2. Le prof était lui-même mal à l'aise et rouge tomate, imagine... :)

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  7. Ahhh je te trouve bien bonne. Je n'en suis pas encore rendue là avec mes élèves en cinquième secondaire. En fait, je ne sais pas du tout ce qui en est dans l'école où j'enseigne concernant les cours de sexualité. Il faudrait bien que je m'informe.

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  8. Les monstruations! Hahaha! En effet, c'est presque plus approprié! Sa maman doit être intense en SPM lui, pour qu'il ait inventé ça! ;)

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  9. Quand les choses sont bien dites, cela doit certainement rassurer de nombreux élèves. La plupart du temps, ces sujets ne sont pas abordés à la maison, ou très mal expliqués.

    Je respecte beaucoup le travail qui peut se faire à l'école.

    Grand-Langue

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  10. J'admire beaucoup ton travail Michèle, ça doit être vraiment valorisant d'être une personne ressource. Tu sais, le lien entre toi et les élèves se resserreront sachant que tu es, toi aussi, comme tout le monde, que tu as été, toti aussi, une jeune fille avec ses craintes.

    J'ai une bonne relation, une belle complicité avec mes gars et j'espère au plus profond de moi-même qu'il viendront me voir lorsqu'ils auront des questions. La réalité étant souvent autre, j'espère qu'ils auront une personne de confiance, une référence telle que toi pour leur parler, expliquer en toute simplicité les aléas de la vie.

    Merci beaucoup pour ce billet! ;)
    Carina

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  11. Pour les parents qui se demandent comment parler de sexualité avec leurs enfants: http://presse-education.com/2012/11/24/education-sexuelle-adolescents/

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Merci de me démontrer que vous êtes passé par ici!!!

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