samedi 31 mars 2012

À l'aide! Un répondeur!

Rien de pire pour déstabiliser mes gars que de tomber sur un répondeur lorsqu'ils appellent un ami. On dirait qu'ils n'ont plus leurs moyens, qu'ils perdent d'un seul coup l'option langage avec laquelle ils venaient à la naissance.

-Ben parle Louis, nomme-toi et dis-lui de te rappeler!!
-Envoye Robin, raccroche ou parle, ça a fait biiiiip!!

...qu'on doit entendre sur le répondeur des amis quand ils prennent leurs "messages".

Est-ce parce que les gars possèdent ou maîtrisent moins le sens de la communication? (Parce que mon chum en arrache un peu aussi quand c'est le temps de parler à une boîte vocale!) Dois-je leur donner un cours pour qu'ils sachent comment laisser un message? Est-ce la gêne? Est-ce leur mère qui met trop de pression? Ou est-ce tout simplement un phénomène normal que les enfants "gèlent" après le timbre sonore?

vendredi 30 mars 2012

jeudi 29 mars 2012

La tente me tente.

Ce matin, je me serais réveillée dans une tente de camping. Les petits oiseaux qui chantent. Les enfants qui s'énervent dans leur sleeping bag. Un petit café dehors en culottes de pyjama et chandail à capuchon. Des toasts qui goûtent un peu le brûlé sur une nappe à carreaux rouge et blanche. Les enfants qui s'amusent à brasser des bâtons dans le feu encore fumant de la veille (pour éloigner les méchants moustiques) et qui s'amusent avec rien...

Ce matin j'échangerais ma routine contre une journée de vraies vacances. Pas d'autobus pour les enfants. Pas de questionnements pour savoir comment je m'habille. Pas de grosse journée enfermée à entretenir et tenter de stimuler des élèves plus ou moins motivés.

Ce matin, je plierais bagages et ferais de la route avec un bon café et de la bonne musique pour aller installer la tente sur un petit terrain en nature. Gonfler des matelas, installer les chaises près du rond de feu, trouver un endroit à l'ombre pour la glacière, essayer de faire rentrer dans le sol rocailleux des &*&(**( de piquets de tente!...

Ce matin, j'ai hâte à l'été, hâte de décrocher!

mercredi 28 mars 2012

Baiser pour la forme.

Dans le cadre de porte, 7h45, chaque matin de semaine:

-Bye, bonne journée! (Mon chum s'apprête à quitter la maison.)

-Eh?? Mon bec!

(Échange d'un bisou rapide sur la bouche.)

Ce serait de vous mentir de vous dire que je frenche mon chum tous les matins que le bon Dieu amène avant qu'on se quitte pour notre journée de travail. Presque 12 ans de vie commune à partager bonheurs, discordes, maison, salon, gazon, enfants, repas, lit (...), le long baiser matinal langoureux incluant la langue a fait place à un petit baiser de routine sur la bouche, baiser par contre dont je ne me passerais pas.

Quitter sans avoir embrassé (automatiquement me direz-vous!) mon chum, ça ne se fait pas. Bien que dénudé de passion et de spontanéité (mais pas de sentiments), j'ai la ferme impression que ce petit rituel sera essentiellement relié au bon fonctionnement de ma journée et tiens, de mon couple.

Oublier le bec de départ me fait sentir mal. C'est un peu comparable à:

-M'endormir sans avoir dit bonne nuit.
-Avoir oublié de dire "merde" à quelqu'un qui aura une dure épreuve.
-Omettre de dire merci quand on m'offre quelque chose.
-Ne pas avoir le temps de dire "Pis toi?" quand on s'est intéressé à moi.

Vous partagez cette habitude (ou obsession!)?

mardi 27 mars 2012

Fiers.

Mon plus vieux en revenant de l'école hier:

-Maman, j'ai eu un diplôme!! Un diplôme parce que j'ai des beaux résultats académiques! En me le donnant, mon prof a dit que mes parents me faisaient travailler fort et que ça paraissait!

-Elle a dit que tes parents te faisaient quoi?? (Avec un petit sourire pour qu'il répète.)

Je travaille fort pour que mon fils réussisse. Je trouve que ses résultats sont bien souvent proportionnels au temps que je passe à travailler avec lui. Il me trouve exigeante, il n'aime pas quand c'est difficile, parfois il pleure et se décourage, mais je lui dis que dans la vie, quand c'est difficile, c'est parce qu'on apprend.

Je sais que Louis se donne, s'applique, se concentre pour réussir. Mais il doit être "backé" et j'essaie de le soutenir et de l'encourager dans ce qu'il fait.

Hier, c'est un peu moi aussi, qui a reçu un diplôme, avec la fierté qui va avec.

lundi 26 mars 2012

À vos marques, prêts? Pâté!!!

J'ai fait revenir l'orignal haché. Ajouté salsa et fromage. Ouvert deux boîtes de maïs. Pilé les patates. Monté le tout en trois étages. Rangé le tout au frigo.

Tout comme moi, mon souper du lundi pour entamer une nouvelle semaine allait pouvoir dormir en paix.

Le dimanche, j'aime bien prendre un peu de temps pour préparer le repas du lendemain. Comme si c'était rassurant.

Parce que le lundi est une grosse journée, parce qu'il y a Louis et ses mots de la semaine à écrire dans son cahier Canada. Parce qu'il y a Robin et son karaté. Parce que maman et papa ont eu une plus grosse journée à l'école. Parce qu'on a tous habituellement la mèche un peu courte quand nous rentrons à la maison lundi.

Et je ferai des heureux à 5h00 quand je servirai des portions de pâté chinois. On se passera le Ketchup, le pot de cornichons. Robin sera heureux d'être capable de lire "Tomato" sur la bouteille rouge.

Et moi je serai heureuse de n'avoir qu'à mettre 350 sur le four pour nourrir 4 petites bouches, après une grosse journée.

samedi 24 mars 2012

Billet pour attirer les hommes.

Le paradis des gars, c'est simple, c'est pas un bar de danseuses, c'est Le Canadian Tire.

Commissions hier avec mon homme. Évidemment, qui dit printemps dit petite virée dans une quincaillerie à grande surface pour refaire le plein de bidules servant à bien faire la transition entre l'hiver et l'été. Bidules sur lesquels je ne m'éterniserai pas car je n'y connais rien et qui font que je suis bien contente d'avoir un homme qui s'en occupe. Des trucs du genre: petit tube de métal pour la "hose" dehors, huile pour le quatre roues, "stuff " pour nettoyer les grilles en fonte du barbecue...

Pendant que chéri, en mode total de création de besoins, arpente les nombreuses allées du magasin fier et excité de l'odeur caractéristique de ce magasin (c'est vrai que ça sent quelque chose de bien spécifique un Canadian Tire), moi je le suis et m'arrête dans les rangées où l'on retrouve davantage des trucs de cuisine, des chaises longues confortables et des livres en solde.

Bien assise dans une chaise à travers les barbecues flambants neufs et les gazéobos, je fais une mini étude sociologique sur les gens trop énervés par le printemps. Fous, fous furieux, pressés, impatients, immatures, ils se garochent férocement sur le pauvre commis libre pour répondre à leurs questions sur leur gazon trop jaune, sur la porte de la remise qui grince ou sur leur tapis de char tristement marqué par le calcium.

Chaque fois que je vais dans ce genre d'endroit, on dirait que les gens sont ultra pressés d'aller profiter du dehors et qu'ils jouent à "ce serait qui le premier qui va avoir de l'aide pour sacrer son camp au plus vite et aller enfin installer sa piscine, son trampoline, ses pneus neufs ou sa nouvelle tente de camping".

Je n'aime pas aller au Canadian Tire. J'aime pas le beat et l'attitude des gens. Je n'aime pas suivre derrière mon chum comme un chien de poche parce que je n'ai pas d'intérêt pour ce qu'on retrouve dans les étalages.

Mais je préfère de loin que mon chum soit plus excité par l'odeur de la quincaillerie que par celle d'un bar de danseuses!

vendredi 23 mars 2012

Essuyer...

Le Ketchup séché sur le bouchon de la bouteille. Les traces de bottes mouillées qui sont allées se chercher un verre d'eau. La vaisselle propre qui vient d'être lavée. Les bavures de pâte à dents dans le lavabo de la salle de bain. Les petits poils de barbe oubliés, toujours dans le lavabo de la salle de bain. Le bol de toilette sale qu'on a oublié de baisser. Les traces de doigts dans la porte miroir de la garde-robe d'entrée. Les éclaboussures de pâte à dents dans le miroir de la salle de bain. Une coccinelle dégelée se promenant sur le rebord de la fenêtre. Mes lunettes fumées pleine de doigts. Un petit nez triste ou malade. L'écran d'ordinateur et ses minuscules postillons. Une cuillerée de gruau s'étant arrêtée sur le chandail de mon plus jeune plutôt que dans sa bouche. Une tache de vin sur le comptoir. Du mascara qui est allé ailleurs que sur les cils. Du gras de poulet sur le bout de mes doigts. Une moustache de lait au dessus d'une petite bouche...

Essuyer, il me semble que c'est un geste que je fais souvent dans une journée!!

Sur ce billet léger, je vous souhaite une belle journée!

jeudi 22 mars 2012

Printemps et petits rebondissements.

Les signes du printemps dans la petite vie de Michèle. (Pour ceux que ça intéresse)

-Je n'ai plus le goût de manger des soupes, des crèmes ou des trucs qui prennent du temps à cuire dans le four.
-L'intérieur des mitaines et gants d'hiver des gars puent les mains qui ont eu trop chaud.
-Les 3/4 des voisins pellettent la neige pour qu'elle fonde plus vite ou pire, la soufflent.
-La balayeuse mange quotidiennement les cailloux et le sable qui se ramassent sur le plancher et sous nos pieds nus avant d'aller se coucher.
-Ça sent la crotte de chien dehors et je n'ai pas de chien.
-J'ai fait mes réserves de Réactine car certains bourgeons sont apparus et il me semble que j'ai commencé mes éternuements en rafale quelques fois par jour.
-J'ai dormi la fenêtre de ma chambre ouverte.
-Je me suis fait réveiller par une corneille sur le toit.
-J'ai le goût d'aller plus vite, pas en auto, en char.
-Il y avait une mouche à steak vivante(une mouche classique, noire, qui pique pas, appelez-la comme vous voudrez!) au plafond de la cuisine ce soir.
-Le barbecue a fini son hivernation et a commencé sa saison sur la galerie.
-J'ai presque envie de ne plus mettre de bas. (À quand la première fois? C'est toujours une grosse étape!)
-Faut que je pose mes moustiquaires mais je repousse chaque jour ce calvaire. (J'haïs ça, je sais pas pourquoi!)

Allongez ma liste en inscrivant les signes du printemps de votre petite vie!!

mercredi 21 mars 2012

Star d'un soir.

Vendredi soir, je m'occupais de l'organisation d'un show de blues dans mon village (mon chum jouait avec son groupe).

Quand je suis arrivée pour la soirée, les membres du groupe n'étaient pas revenus de leur souper, mais tout le stock était monté.

Seule dans la salle, le micro m'appelle. Je m'installe derrière celui-ci et tente un petit son pour voir s'il fonctionne, cool, ma voix résonne.

Gênée comme s'il y avait une foule de 100 personnes devant moi, je me mets quand même à chanter, à jouer la fausse bonne chanteuse, à m'improviser vedette, je m'amuse.

C'est excitant une salle vide et un micro branché. Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point j'ai eu du plaisir.

Par un beau vendredi soir, seule dans une salle éclairée par des spots de couleurs, j'ai eu mon petit moment de gloire à moi. Ma petite folie. J'ai mis les pieds sur la scène et j'ai été le clou de la soirée juste pour moi, l'espace de quelques minutes.

Il n'est jamais trop tard pour s'honorer. Pour tout ce qu'on fait. Et pour jouer un peu, tout ce qu'on ne sera jamais.

N.B. Pour une autre anecdote du mercredi, je vous invite ici.

mardi 20 mars 2012

Je peux pas croire qu'en 2012...

-Le fromage Kraft Velveeta ne s'est pas doté d'un emballage plus sophistiqué. D'abord, il est impossible de bien ouvrir le plastique dans lequel il est enveloppé. De plus, ce plastique, les 3/4 du temps déchiré tout croche, ne se referme pas convenablement, ce qui fait que le fromage devient tout sec si on le consomme pas dans de brefs délais. Avec toutes les technologies d'emballages qui existent aujourd'hui, je ne peux comprendre que celui du Velveeta n'aie pas progressé un peu.



-L'image du contenant des raisins secs Sunmaid n'a pas évolué. Cette petite bonne femme vintage à la capine rouge tenant fièrement une récolte de raisins devant un gros soleil jaune a traversé les époques tout en restant la même. Faut croire qu'ils ne sont pas marketing et que leurs ventes ne diminuent pas malgré leur emballage plutôt vieillot.

lundi 19 mars 2012

Période de négos.

-Tuque ou casquette?
-Bottes doublées, bottes de pluie ou espadrilles?
-Manteau d'hiver, de printemps ou gilet à capuchon?

Que de questions. Que d'argumentation. Mes gars n'ont qu'une idée en tête, se dévêtir. Ils me demandent des permissions et s'obstinent jusqu'à ce que je dise oui.

Et moi, qui déteste les entre-deux (saisons), je ne prends pas d'expérience avec les années. Je ne sais jamais s'ils sont trop ou pas assez. Je mets le nez dehors le matin et n'ai aucune idée de ce que je dois prendre comme décision.

Alors ils partent avec des couches à enlever dans le courant de la journée. Ils partent avec une maman qui se remet en question quand, se rendant au travail, elle voit des enfants plus ou moins habillés que les siens.

J'aime que le printemps se pointe le bout du nez, mais pas les remises en questions qui viennent avec!

dimanche 18 mars 2012

La saison des amours.

Dimanche midi. Robin me voit étendre ma première brassée sur la corde. Il a droit de troquer la tuque pour la casquette. La porte patio est grande ouverte. La neige fond, le soleil est chaud. Je le sens heureux. Il me le confirme au moment même où j'ai ce feeling.

-Maman, je la trouve belle la vie.

-Pourquoi?

-Parce qu'il y a toi, parce qu'il y a papa et Louis.

Il a trop raison. Moi aussi je suis la plus heureuse. Parce qu'il y a eux.

vendredi 16 mars 2012

Infidèle.

J'ai tout près de moi quand j'écris, un beau Larousse illustré 2011. Mon outil de prédilection quand je joue au Scrabble. Une brique lourde que j'apporte d'emblée dans les mains de mon plus vieux quand il me demande le sens d'un mot. Un poids lourd pratique pour faire sécher les feuilles colorées trouvées en forêt l'automne.

Malheureusement, depuis mon portable, je triche M.Larousse. Trop facile d'aller "Googler" un mot pour en avoir la définition, pour savoir le genre ou le pluriel d'un mot quand j'hésite ou tout simplement pour l'écrire correctement.

Je m'en veux. Un écran n'a pas d'odeur, les pages du dictionnaire, oui. Taper des lettres demande peu d'effort, chercher un mot à travers des centaines de pages oui.

Avoir quelque chose de tangible entre les mains, un contenant, un contenu, un ouvrage, ça ressemble beaucoup plus au français qu'on m'a appris que chercher sur un ordinateur.

Je fais une promesse. Dorénavant, quand je me questionnerai sur un mot, je promets de ne plus prendre la voie facile.

De toute façon, ce qu'on m'a toujours appris, c'est que faire des efforts pour trouver des réponses à mes questions donne tout un sens à ce que je fais et risque fort bien de rester dans ma mémoire plus longtemps.

jeudi 15 mars 2012

Nul n'est parfait.

Je suis expéditive. Productive. Rapide. Efficace.

Je ne suis pas perfectionniste, méticuleuse, appliquée, fignoleuse.

N'allez pas conclure que je suis "botcheuse" mais je n'ai pas de difficulté à composer avec les imperfections.

Pour mon fils, c'est autre chose.

Chaque fois que Robin se met à dessiner, il est super exigeant envers lui-même. Il ne faut pas dépasser, pas voir de traces de crayon effacées, il n'y a pas de place pour une coche mal taillée. Si, par erreur, cela survient, choqué, il chiffonne la feuille et la "garoche" à la poubelle.

Je tente souvent de lui expliquer qu'un dessin parfait, ça n'existe pas. Il y aura toujours un petit quelque chose qui fait défaut, que l'on n'aime pas, que l'on aurait voulu comme ci ou comme ça, qu'on a mal réussi, mais qui fait qu'il est beau quand même parce qu'on a fait de notre mieux.

Est-ce l'âge qui le fait être ainsi ou un trait de caractère? (Je croise les doigts pour la première hypothèse!) Ni moi ni mon chum sommes exigeants à ce point envers nous-mêmes ou nos enfants.

Cela me rend par contre triste de le voir malheureux et briser ses créations à la moindre embûche. Par contre, je me console en me disant que ce défaut peut être une qualité car je sais qu'éventuellement, quand fiston entreprendra quelque chose, il le fera à merveille et ce sera impeccable...

Qu'en pensez-vous?

mercredi 14 mars 2012

Dans le vent.

Il est apprécié sur le voilier, fait peur quand on dort au deuxième étage, est pratique pour certains pour l'électricité, rafraîchit l'été, gèle nos joues l'hiver, transporte pollen et poussières, fait sécher les vêtements, stimule l'imagination...

Ce matin, ma mère dirait "qu'il vente pour écorner un boeuf". Je ne sais pas si c'est à ce point mais il vente certes assez pour défaire une mise en plis, pour glacer la pluie et rendre le sol glissant, pour me faire regarder dehors chaque fois qu'il se manifeste tellement il me surprend et pour faire danser le haut des sapins et des arbres que je vois de la fenêtre.

Menaçant, rafraîchissant, surprenant, frigorifiant, le vent a cette force naturelle de faire voyager corps et esprit.

Je ne le déteste pas violent, quand je me sens en sécurité et à l'abri, tant extérieurement qu'intérieurement.

lundi 12 mars 2012

Mes papilles et la ville.

Ce weekend, je suis allée faire une petite virée à Montréal chez ma soeur. Ce qui me plaît toujours quand je mets les pieds dans cette ville, c'est de pouvoir m'approvisionner d'une si grande diversité d'aliments...

-Le Marché Jean Talon et tout ce qu'il comporte: bars à olives, charcuteries, boucheries, fruits et légumes appétissants, fleurs, poissonneries...

-Le petit tour chez Arouch Lahmajoun pour acheter leurs excellentes pizzas arméniennes pour le dîner.

-L'inévitable épicerie Milano pour faire le plein de parmesan, pesto, pâtes fraîches, biscuits italiens, café espresso.

-Une petite halte chez un grand fournisseur (dont j'oublie le nom) de baklavas dans Villeray. Monsieur Baklava nous fait déguster, tout sourire, impossible de sortir de là les mains vides!

Au risque de me répéter, j'habite la campagne. Ici, dans mon épicerie de village, il est difficile de trouver des champignons supposément blancs, blancs (oui, blancs deux fois!), de la salade autre que de la laitue iceberg et une baguette fraîche...

Bon, d'accord, j'ai de la viande directement de la ferme, je peux aller acheter du fromage au lait cru chez le français qui en fabrique à 5 minutes de chez moi et avoir des oeufs de poule frais.

Mais une petite saucette en ville pour y retrouver plein de trucs hors du commun, c'est rafraîchissant. Parce que ce n'est pas tous les jours que j'y ai droit, je l'apprécie énormément chaque fois.

dimanche 11 mars 2012

Déjouer le temps.

-À quelle heure tu t'es levée?

-9h00

-L'heure avancée ou l'heure normale?

...

-Les enfants n'ont pas faim pour dîner.

-Ouin, mais il est comme onze heures, pas midi.

-On les couche à quelle heure ce soir? L'heure d'avant ou la nouvelle heure?

...

Changer les aiguilles, déjouer le temps, c'est pas évident. On dirait que ça prend un moment à s'adapter. J'étais tellement surprise que ce soit si tôt dans l'année que j'ai même appelé papa pour être certaine que c'était bien ça. (Lui, il sait toujours plein de trucs comme ça, c'est ma référence. Il aurait aimé ça que je dise ça de lui à 15 ans!)

J'ose pas donner de rendez-vous à quelqu'un aujourd'hui, de peur qu'il n'aie pas avancé son heure. Je me sens toute à l'envers, l'esprit dans le passé, le corps dans le présent.

Certain que ce soir à 6h00 je me dirai qu'hier, à cette heure là, il était 5h00.

C'est un peu fou me direz-vous? J'ai l'habitude de bien m'adapter aux changements mais celui de l'heure, il demande un peu plus d'efforts.

Je vous quitte, je dois aller déjeuner, il est déjà 10h00...Oh, mais dans le fond, c'est pas si pire, c'est comme s'il était 9h00 ;)

samedi 10 mars 2012

Plan B.

Jeudi après-midi pluvieux de relâche. J'ai la bonne idée d'apporter les enfants au cinéma en après-midi. C'est plein à craquer, le stationnement est bondé, les gens agressifs pour dénicher le parking le plus près, ça ne sent pas du tout la détente.

Dans l'entrée, une plus grande file que pour avoir des bonnes places au show de Métallica. Je tiens la petite main moite des enfants de peur de les perdre, ça sent le beurre, ça parle fort, y a des bruits de toute sorte, on se croirait dans une arcade. Je perds soudainement le peu d'envie que j'avais de me retrouver une heure trente au chaud dans une salle bondée les lumières fermées.

Après quelques minutes sans avancer à la queue de la file, un miracle se produit, le film que nous allions voir affiche complet. Petite face de gars déçu de Robin, qui voulait absolument voir le film. Grande face de satisfaction de Louis qui déteste les foules.

Je reprends le volant, laissant fièrement ma place de stationnement à un père et ses enfants. On opte pour le plan B: louer un film dans le confort de notre petit foyer en pyjama, du pop corn à volonté.

La simplicité à petit prix, sans souci.

jeudi 8 mars 2012

Le pauvre petit dernier.

Pourquoi, quand on met un bol de quelque chose sur la table pour manger à plusieurs, y a jamais personne qui prend le dernier truc?

Il reste toujours une dernière chips, une dernière crotte au fromage, un dernier crudité, un dernier canapé, un dernier sushi, une dernière tranche de fromage, une dernière olive...

C'est à croire que tout le monde a soudainement "plus faim"? Que personne n'allait continuer de manger? Que quelqu'un ne veut pas se sacrifier pour le dernier je-ne-sais-quoi?

Je regrette, vous n'aurez pas l'air glouton de prendre le truc orphelin qui siège au beau milieu de l'assiette sur la table. Tout le monde en a envie, chacun voudrait s'y risquer, personne n'ose.

Résultat: le rejeton trouvera sa place dans la poubelle, en catimini dans la bouche de celui qui ramassera le plat ou dans la gueule du chien si chien il y a.

Je ne sais pas d'où ça sort, pourquoi il y a toujours "un dernier truc" dont personne ne veut, ça m'énerve. Il y a des choses pires que ça dans la vie me direz-vous, mais être un aliment, je serais bien malheureuse d'être l'indésirable solitaire de la fin, ou de la faim.

mercredi 7 mars 2012

Petits plaisirs.

Vu de haut, mon terrain ressemble à un fromage suisse: des trous partout, des tunnels dans la neige.

Des pelles de toutes le grosseurs plantées ici et là. Des traces de pas, de raquettes, de skis.

Des plats de crème glacée vides et des cuillères à soupe pour faire des recettes à la slush et aux cailloux.

Une porte patio avec des traces de mitaines mouillées parce qu'on avait soif et qu'on voulait un grand verre d'eau.

Une auto propre par endroits parce qu'avec des mottes de neige on a joué au lave auto.

Des pantalons de ski détrempés parce que maman nous oblige à jouer dans la neige alors qu'il fait 8 degrés.

Un bonhomme de neige précieusement confectionné qui rend l'âme en tombant du haut de ses trois boules alors qu'on a mis 30 minutes à le confectionner...

Bonne chaude relâche...!

mardi 6 mars 2012

Sur l'amitié.

Je jasais dernièrement avec une collègue de travail de l'amitié. Elle me disait qu'elle s'était fait une nouvelle amie avec qui elle s'entendait bien, que ça avait cliqué, qu'elles avaient plein de points en commun. Puis elle me révèle qu'elle trouve plus difficile, quand on vieillit, de se faire de nouveaux amis. Je suis de son avis.

Elle est bien loin l'époque où, sur un bout de papier, on retrouvait la question: "Veux-tu être mon ami?" avec un endroit pour cocher oui ou non.

Il est aussi loin ce temps où, au parc, à la plage, sur le terrain de camping, à l'école, on commençait sans gêne et sans inhibition à jouer avec une nouvelle personne. Pas de barrières, pas d'hésitations, pas de questionnements, on se demandait notre nom puis on échangeait ballons, chaudières, pelles, bonbons et on devenait copains. Le bon vieux temps.

Nos goûts changent. Nos vies prennent des tangentes différentes. On se voit moins. On a moins de temps ou moins envie. On s'oublie. On épure nos relations, on perd des amis.

On est plus gêné, on a un passé, on a des obligations, on a moins d'occasions, on est plus sélectif, on choisit, on n'ose pas, on reste seul.

Des amis, ça ne court pas les rues, bien que, semble-t-il, on en retrouve chez Jean Coutu.

Il faut savoir comment les conserver ou, si on en veut des nouveaux, savoir se laisser apprivoiser et donner un peu de nous.

Je n'ai pas des tonnes d'amis. Mais ceux que j'ai, j'essaie de bien les aimer.

lundi 5 mars 2012

Boutons.

J'ai 36 ans. Encore des boutons. On s'entend, j'ai pas la face pleine d'acné mais tout dépendant de ce que je mange (même si, semble-t-il, ça n'a pas rapport et que je m'entête à croire que ça a un lien), du moment dans le mois, de mes émotions, il m'en sort un. Ou deux, quand je suis chanceuse.

Je pensais que ça se passait juste à la puberté et à l'adolescence ces affaires-là. J'ai été gâtée à l'époque, j'ai donné dans la cause, je n'avais pas une belle peau et je bourgeonnais régulièrement, avec des broches dans la bouche en plus.

Je pensais m'en sauver avec le temps. Que maturer, grandir, avoir des bébés, un bon job et vieillir ferait en sorte qu'il ne me sortirait plus au moment où je le désire moins (il n'y a jamais de moment où je le désire), une petite boule ronde rouge de peau en plein milieu de la face. Ça fait ado, je suis madame.

La poutine? Les chips au vinaigre? Le fromage trop gras de la râclette? Les SPM? Le stress? La fatigue? Les mains sales dans mon visage? Un mauvais nettoyage de ma peau? Pas assez de vitamine C? D? La sueur?

Peu importe. Quand j'en sens un venir ou en devenir, ça me fait suer, à m'en donner des boutons.

samedi 3 mars 2012

Sur le bout des doigts.

Ces jours-ci, mon plus vieux doit apprendre ses tables de multiplications. Tout un dossier qui émane en moi bien des souvenirs...

Je devais avoir 8 ou 9 ans. C'était le printemps. Il faisait encore soleil après souper. Mes soeurs et tous les amis de la rue jouaient à la cachette dehors. Moi, j'étais assise à côté de papa à la table de la cuisine et je pleurais, désespérée de ne pas savoir rapidement que 8 et 9 font 72, que 7 et 6 font 42...

C'est un coup à donner. C'est la base des maths. Il faut savoir sur le bout de nos doigts ces foutues tables de multiplication. Je suis bien placée pour le savoir: mes élèves en difficultés ne les savent pas et cela leur nuit partout, dans leurs fractions, dans leurs divisions, dans les résolutions de problèmes...

J'ai pleuré pour les apprendre mais je les saurai toute ma vie et je suis finalement bien contente de ne pas avoir joué à la cachette ces soirs de printemps. Merci papa, à ce moment là, je te trouvais dur, exigeant voir même méchant(!) avec moi. Aujourd'hui, je suis reconnaissante et te remercie.

Du "par coeur", de la logique, des petits cartons, des dessins, des stratégies, des explications, des chansons, de la répétition, quelques découragements suivis d'encouragements, c'est ce à quoi je fais face avec fiston ces temps-ci.

Plus grand, il me remerciera sans doute, fier de ne pas hésiter devant 8 fois 9!

jeudi 1 mars 2012

...je l'aime à a folie, je ne l'aime pas du tout.

Mon fils de 5 ans, ne gérant pas encore totalement la colère et cherchant à me blesser alors que j'avais fait quelque chose qui lui déplaisait:

"Quand je serai un papa et que tu seras une grand-mère, je n'irai jamais te rendre visite!"

...

Fou ce qu'il peut imaginer.

Rassurez-vous, la veille, c'était:

"Maman, tu es plus belle que toutes les filles que je trouve belles."

Dans les deux situations, il vient me chercher...

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