samedi 18 août 2012

L'habit fait le "moi" (2).

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On est en 2012. On opère à distance avec des robots. On peut Skyper qui on veut dans le monde. Des autos roulent à l'électricité. Les toilettes publiques flushent toutes seules. Mais on est encore au stade des jaquettes d'hôpital bleues qui attachent dans le dos...

J'ai dernièrement eu la chance de goûter à cette médecine, ce calvaire, cette honte de devoir porter la jaquette bleue quelques minutes pour des radios. Un moment désagréable où on perd toute fierté, toute crédibilité, toute intégrité.

Attendre dans une salle avec des inconnus portant le même costume a quelque chose d’embarrassant et de très inconfortable (la situation comme la jaquette). Quand son tour est venu, on se lève et on se rend, peinard, faisant dos aux autres patients et exhibant un peu une partie de notre corps à cause de cette fichue jaquette maladroitement et nerveusement attachée. Je le sais, j'ai aperçu, bien malgré moi, les petites culottes et le soutien-gorge beige d'une vieille dame. Je sais pas, j'ai été soudainement triste.

Beaucoup de gens ont de la difficulté à nouer des cordons dans leur dos. Beaucoup de gens paraissent malades dans ce bleu qui donnent mal au coeur et qui n'a rien de beau pour les yeux. Beaucoup de gens ont déjà le moral assez ébranlé quand le temps est venu de vêtir ce pauvre vêtement.

Il faudra encore attendre 5 ans pour que tous les hôpitaux se dotent de nouvelles jaquettes. Personnellement, je trouve qu'on a déjà attendu trop longtemps.

14 commentaires:

  1. C'est l'une des raisons pour laquelle j'évite les hôpitaux. J'ai eu ma dose de ces jaquettes bleues ou vertes (l'étage de cardiologie pour nous différencier).

    Comme tu le décrivais parfaitement, être revêtu de cet accoutrement ridicule est humiliant par dessus tout. Très peu pour moi...

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  2. Quand je vivais à Ottawa, les "jaquettes" d'hôpital était fait d'un ingénieux système qui permettait de couvrir le corps sans attache et probablement facile à enlever pour le personnel médical. Je ne m'ennuie pas de grand chose de Ottawa, mais les jaquettes d'hôpital un peu. ;)

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  3. Le problème pour moi ce n'est pas de nouer le cordon dans le dos mais de le dénouer, si tu ne tire pas sur le bon côté de la boucle il se fait un noeud et là tu dois l'enlever comme un gilet @#$%??&*&.

    Son père

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  4. Je dois être suivie annuellement chez le dermato, je mets ladite jaquette mais finalement il regarde le devant, puis le derrière... et au bout du compte je me demande à quoi ça m'a servi de mettre ça vu qu'au final, il a tout vu! Alors maintenant, je ne prends même plus la peine d'attacher quoi que ce soit!

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  5. Ici, llhopital à des jaquettes style "cache-cœur" dans le dos. Ce qui fait quil faut vraie n'y être très gros pour avoir les fesses à l'air!(même avec une bedaine de fin de grossesse tout restait caché!) j'aime, bcp

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  6. Beau billet ! Drôle et... vrai! Vivement que 2017 arrive pour que ces affreuses choses soient du passé :)

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  7. l hopital est sans humanite helas

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  8. Ici je dois en mettre souvent hein !!! Par chance certain hôpitaux ont maintenant celles a 2 cordons donc ce n'est plus ouvert dans la dos ..

    Mais tu as tellement raison dans ton billet ... Chaque fois je ressens un sentiment de mal a l'aise de mettre ça sans compter les petites cabines pour te changer ou le rideau ferme pas à moitié ...

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  9. Ayant été beaucoup dans certains hopitaux j'en connais un peu sur le sujet. J'ai souffert d'obésité morbide et avant d'être oppéré je devais passer plusieurs examens. Je pesais plus de 300 bls alors imagine avec la fameuse jaquette j'avais le derrière à l'air. J'avais tellement honte qu'un jour j'ai mis une première jaquette avec les cordons en avant pour cacher en arrière et la deuxième avec les cordons allant vers l'arrière.L'infirmière ne voulait pas mais je refusais carrément je tenais mon bout.Je sais que ce n'était pas la faute de l'infirmière. Un jour m'est venu une idée,j'ai apporté une robe de chambre confortable de chez moi.Encore là,l'infirmière ne voulait pas que je la porte,j'ai la tÊte dure je la portais quand même...Un jour voyant un homme souffrant comme moi d'obésité morbide,je me suis assise à côté discrètement et on en a jasé. On est allé ensemble rencontrer la direction de l'hôpital pour exiger d'avoir des jaquettes plus grandes pour les grosses personnes.On a aussi parlé des chaises avec des accoudoirs de chaques côtés très inconfortables quand on a de la difficulté à s'assoir.L'obésité nous suit partout quoi qu'on fasse.Que dire du regard des autres...Le mois suivant,quel bonheur de voir des nouvelles chaises beaucoup plus larges et des jaquettes parfaites. La société "élargie" quoi qu'on en dise,il faut penser aussi aux gens différents. Je n'ai plus de problèmes de jaquettes mais je demeure une grosse encore dans ma tête même après 7 ans que je suis oppérée.Je suis fière de moi d'avoir réussi à faire comprendre que tout est possible.ça me rappelle aussi que pour les ceintures de sécurité dans les autos,je ne pouvais pas m'attacher j'ai su qu'il fallait juste demander à notre concessionnaire automobile qui lui la fait venir par la compagnie et ce gratuitement. Merci pour ce billet Michèle, ça permet de voir que tout n'est pas parfait mais avec un peu d'écoute et de volonté on parvient à changer des petites choses du quotidien.Bonne journée!

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  10. Pour avoir eu des méga-bédaines en fin de grossesse, je comprends tout à fait ce que tu dis quand tu mentionnes: inconfort et gêne... Quel stress inutile que de marcher dans les corridors en douleur en essayant en plus de se cacher les fesses quand on se penche en s'accotant la main sur le mur... :( Dommage que le délai soit si long!

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  11. Moi ce n'est pas tant l'humiliation puisqu'on se retrouve attriqués tous pareils, mais c'est exactement comme tu disais Michèle: quand je me retrouve dans ces corridors de salle d'attente attriquée de la sorte avec d'autres patients, je ressens surtout, bien au delà de l'humiliation...de la tristesse.

    Rien n'est plus triste que d'être à l'hôpital. La vie est si courte que de devoir y passer ne serait-ce qu'une heure, c'est déjà dérangeant. C'est encore plus triste pour ceux qui doivent y rester.

    Je vote pour des jaquettes fleuries tiens! Au moins ce serait moins déprimant...

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  12. C'est tellement vrai que dans notre monde ou tout va tellement vite, certaines choses, paradoxalement, demeurent désuètes, au delà de la logique, du raisonnable et surtout...du bon goût !

    Je te comprends tout à fait de détester ce genre de moment ! Tellement déprimant !!!

    Une bonne fin de journée à toi !

    Marie

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  13. C'est vrai que c'est décourageant quand on regarde toutes les avancées technologiques qu'il y a dans les autres domaines. J'ai passé 2 mois à l'hôpital en jaquette et je peux dire qu'il n'y a rien dans cet accoutrement qui accélère la guérison. Les couleurs sont affreuses, elles donnent un air encore plus malade à la personne, et ce n'est vraiment pas une coupe flatteuse. Mais bon, quand tu es branchée à un soluté 24h sur 24, c'est quand même plus pratique à porter qu'un pyjama, parce qu'il y a des "snaps" après les manches pour faciliter le déshabillage.

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