Dans la même bulle.

Mon chum et moi nous plaignons parfois que les enfants ne nous lâchent pas d'une semelle en bateau. Ils sont toujours dans un axe de quelques mètres autour, souvent dans notre bulle. La proximité, c'est bien, mais trop, ça devient étouffant.

Hier matin, je me mets à jaser avec une dame sur le quai, près de son bateau. Son fils l'accompagne. Je lui demande quel âge il a. Onze ans, qu'il me répond les yeux baissés, reprenant ensuite son petit air, harmonica aux lèvres.

Je demande à la femme s'il aime être sur le voilier. Elle me répond que oui et qu'il adore être dans sa bulle. Il est autiste, me précise-t-elle.

C'est drôle, je me suis sentie coupable un bon moment. Cette femme voudrait probablement que son fils entre plus souvent en contact avec elle, qu'il la dérange, qu'il la talonne. Et moi, je suis là à me plaindre de cette "présence" de mes enfants que, en fait, je devrais apprécier davantage.

Dans les prochains jours, quand on me bombardera de "pourquoi" à l'oreille, que l'on voudra lire sur mon épaule, que l'on me demandera 10 fois ce que l'on mange, qu'on me demandera de jouer aux serpents échelles, qu'on me criera de venir essuyer une paire de petites fesses brunes, qu'on rigolera aux éclats plutôt que de dormir, qu'on me dira: "Non maman, c'est moi qui le fait tout seul!", je tournerai ma langue, et savourerai le fait que mes enfants et moi soyons dans la même bulle.

Pour faire du pouce sur le sujet, lire aussi le post "Un garçon comme les autres", d'une blogueuse que j'apprécie beaucoup.